Une avancée institutionnelle… sous surveillance démocratique
Ce lundi 14 avril, les commissions Constitution, Lois organiques, Administration publique, Organisation judiciaire et Défense, Paix et Sécurité du Conseil national ont accueilli une délégation du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’objet de cette rencontre : examiner en profondeur la proposition de loi portant organisation du référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre 2025.
Mais au-delà du simple cadre légal, ce sont les fondations même de la gouvernance électorale en Guinée qui sont désormais questionnées.
Un choix stratégique : le MATD en chef d’orchestre du référendum
La proposition discutée confie l’organisation du référendum au MATD, ministère historiquement en charge des affaires territoriales et des processus électoraux. Ce choix n’est pas sans susciter interrogations : peut-on assurer la neutralité administrative dans une phase aussi cruciale de la transition constitutionnelle ?
C’est dans ce contexte que les Conseillers nationaux ont souhaité introduire une garantie démocratique supplémentaire : la création d’un Conseil national autonome de supervision.
Un nouveau contre-pouvoir : vers une surveillance citoyenne du processus
Composé de 11 membres, ce Conseil national autonome de supervision aura pour mission de veiller à la transparence, à l’intégrité et au bon déroulement du processus référendaire. Il ne s’agit pas simplement d’un observatoire passif, mais d’un organe doté de prérogatives de contrôle et d’alerte, pouvant jouer un rôle décisif dans la crédibilité du référendum.
Ce choix s’inscrit dans une dynamique de co-construction démocratique, où les institutions cherchent à concilier efficacité de l’exécutif et exigences de transparence dans un processus électoral à fort enjeu.
Ce qu’il faut retenir
- Le MATD est proposé comme structure en charge de l’organisation du référendum du 21 septembre.
- Un Conseil national autonome de supervision devrait être institué pour surveiller, contrôler et garantir la régularité du processus.
- Les échanges parlementaires se poursuivent, le document final sera soumis à la plénière pour adoption.
🎯 Analyse du Peuple
En décidant d’encadrer le processus référendaire par un mécanisme de supervision autonome, le Conseil national cherche à envoyer un signal fort : la transparence électorale ne doit plus être une option, mais un principe structurant de la gouvernance en Guinée. Dans un contexte de transition sensible, cette posture peut restaurer la confiance, à condition que les modalités de sélection et les pouvoirs réels du Conseil soient clairement définis.
Ce référendum constitutionnel, plus qu’un acte juridique, est un test de maturité institutionnelle. Le peuple guinéen observe.